"Nous avons co-fondé la pieuvre en avril 2018 car nous avions le désir de collaborer ensemble. Nous partagions des envies, des esthétiques ainsi qu’une forme d’éthique et/ou de philosophie artistique, ce qui nous a poussé à nous associer pour monter et porter des projets ensemble. Nous avons nommé cette association La pieuvre car elle est tentaculaire, protéiforme, sensuelle, monstrueuse, étrange, extra-terrestre, aquatique, visqueuse… Ce symbole nous a semblé faire sens car il faisait écho à l’identité multiple que nous formions avec Véronique. Notre binôme repose d’abord sur notre relation amicale et notre affinité, notre confiance artistique. À notre binôme s’ajoutent d’autres personnes comme Mathieu Bonnafous, Jules Bourret ou encore Coline Ploquin et d’autres, avec qui collectivement, nous cherchons des espaces de création et des langages hybrides entre danse, musique, performance, photographie et vidéo. On espère maintenir au fur et à mesure des différents projets que l’on entreprend une forme d’authenticité, de liberté et d’engagement quant à notre impression du monde et dans ce que l’on cherche à représenter. La pieuvre représente l’endroit où l’on peut expérimenter et apprendre, où l’on s'émancipe à travers nos différentes tentatives de création. On cherche en tout cas à produire et à partager du contenu ultra-sensible, indépendant et à la marge des flux de représentations dominants." Rebecca et Véronique
« Je me fascine pour le comportement des petites choses. En allant visiter les interstices, le mouvement semble capable de rendre visible et palpable le domaine de l’imperceptible. Je relie ce goût pour le micro mouvement avec l’envie d’inviter l’interlocuteur à l’intérieur du corps vécu. Je me rattache au principe énoncé par Gaston Bachelard dans La Poétique de l’espace, l’imagination augmente les valeurs de la réalité. La recherche chorégraphique devient l’espace de jeu et de dialogue entre présence, pensée, émotion et geste, tout ce qui construit un état de corps. » Rebecca Journo
« La photographie, ici, est axée sur le travail de l’autoportrait nu. Une continuité de la danse où le corps révèle son propre langage. J’ai débuté cette pratique simplement avec mon téléphone, et puis j’ai découvert l’argentique. J’ai adoré sentir ce rapport au temps et à l’image changer. J’avais l’impression de devoir capturer une situation, une émotion. Les lieux que je choisis sont emprunt de mon enfance, comme si j’essayais de re convoquer des moments passés pour les confronter à une nouvelle réalité. Et aussi pour espérer capturer une certaine vulnérabilité, une intimité. Cartographier mon corps par la photo en relation à la personne que j’ai été, faire l’état des lieux de ce que je suis dans ces espaces. » Véronique Lemonnier